Témoignage de M. Vuillard, Protestant,

sur le miracle eucharistique de Faverney

Un protestant de Montbéliard, Frédéric Vuillard, de passage à Vesoul, le 26 mai 1608, apprit le miracle de Faverney et résolut d'aller voir. Dans une lettre qui se trouve aux archives de Dole, il dit aux membres du Parlement de cette ville ce qu'il a vu, et comment cela l'a converti: " Arrivé à Faverney, je m'approchai d'un endroit de l'église qui sépare le chœur de la nef par un treillis de fer fort épais, où je vis des marques d'un grand embrasement. De tous côtés c'étaient cendres et charbons et le reste d'un autel de bois apprêté, me dit-on, la veille pour exposer le Saint Sacrement; et qui était en partie brûlé. Au milieu de toutes ces marques et restes d'un grand feu, je vis un ostensoir d'argent, doré aux moulures et extrémités, qui était en l'air sans toucher aucun appui, ni être soutenu par rien. Cela me fit frémir, tout hérétique que j'étais, si bien que je sortis de l'église et y rentrai plus de trente fois pour voir et revoir et, s'il était possible, comprendre un tel miracle. Enfin, après avoir prié Dieu de me faire la grâce d'être éclairé de ma foi, je réfléchis qu'un tel ostensoir ne pouvait naturellement rester en l'air sans une cause surnaturelle qu'il devait plutôt tomber en bas, étant lourd d'environ un marc, je l'affirme, étant orfèvre de pro-fession. Ce qui redoublait mon étonnement, c'est que le dit ostensoir et le Saint Sacrement avec les reliques y enchâssées et les papiers fermant le tube contenant un débris du doigt de sainte Agathe, martyre, n'avaient pas été brûlés. Pourtant de tous côtés je voyais et le marbre brisé et l'un des chandeliers d'étain en partie fondu et les dits treillis tout blanchis par la grande chaleur et véhémence du dit embrasement ; de plus, le baldaquin qui couvrait le dit autel n'était pas brûlé au-dessus et à l'endroit du Saint Sacrement ; et les parchemins contenant les bulles et indulgences quoique relevés du milieu des cendres n'étaient aucunement brûlés, sauf le sceau de cire fondu. Tout cela considéré, je ne pus m'empêcher d'être touché en l'âme et obligé de croire ce que ma religion pour lors m'empêchait de croire. Si bien qu'à l'instant je me mis à genoux pour adorer Dieu que je voyais en l'air vaincre les flammes, et le prier de me faire la grâce de pouvoir un jour être débarrassé de toutes erreurs, promettant d'apporter de mon côté toute ma force, vigilance et sollicitude nécessaires. Ce que Dieu, par sainte misé-ricorde m'accorda, exauçant ma prière. n Vuillard après s'être fait pendant près de quatre ans instruire de la doctrine catholique s'est fait confirmer dans l'Eglise Catholique; l'ont suivi sa femme, sa mère, son frère et d'autres personnes. Son passage au Catholicisme l'a contraint à quitter Montbéliard, pays protestant, et il s'est installé à Delle.

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