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Qui était

Sainte Alpais

Patronne des Cosmonautes

1150 - 1211

Alpais, la petite bergère lépreuse de Cudot, en Bourgogne, qui vécut au XIIème siècle a été canonisée en 1874 ; elle est devenue au XXIème siècle la sainte patronne des Cosmonautes.

Que savons-nous des saints, et comment le savons nous ?

Pour Sainte Alpais nous avons d'abord un témoin de pierre ! L'actuelle église de Cudot en effet a été construite du vivant d'Alpais autour de sa logette, transformée en cellule ! Cet édifice roman subsiste, restauré à la fin du XIXe siècle au moment de la canonisation ; on peut l'apercevoir de l'autoroute A6, entre la sortie de Courtenay et celle de Joigny, vers le sud. Cette église a été construite par l'Archevêque de Sens, Guillaume de Champagne. Il avait enquêté sur cette mystérieuse lépreuse : elle ne mangeait ni ne buvait, mais recevait l'Eucharistie une fois par semaine. Le plus ancien témoignage écrit nous est donné par un moine prémontré d'Auxerre, Robert Abolanz, dans sa chronique de Saint Marien : " L'an 1180 : il y a actuellement dans le Sénonais au village de Cudot une jeune fille connue et de grand renom. Rien d'étonnant à cette célébrité : chez elle resplendit une étonnante et admirable merveille ! A cette jeune fille il a été donné par faveur divine de vivre de vie corporelle sans avoir besoin d'aliment corporel ; et voici dix ans environ qu'elle est privilégiée d'une telle condition par la grâce de Dieu ". Fille de paysans, Alpais naît vers 1150-1155, à l'époque du roi Louis VII. Elle travaille aux champs avec ses frères après la mort de son père.

Mais la maladie fait décliner ses forces, elle garde les moutons. Puis on la découvre lépreuse. La voici reléguée dans une petite logette où ses proches viennent lui porter à manger. Un jour ses frères décident de ne plus lui donner à manger pour la laisser mourir, et en persuadent la mère. Alpais abandonnée de tous crie vers le Seigneur. Selon un moine du Prieuré cistercien des Echarlis, tout proche, cette prière fut faite le samedi saint 1169 : " Principe de toute pitié, source de toute bonté, pardonnez à une malheureuse, Compassion immense, regardez mon malheur… ne m'abandonnez pas à ceux qui demandent ma mort…ressuscitez la vie d'une pauvre abandonné demi-morte… " " Belle comme une gerbe des plus beaux lys ", Notre Dame apparaît à la lépreuse, elle la soulève de ses bras, la revêt de sa lumière et l'imprègne de son parfum. Le dimanche de Pâques ses frères et sa mère pris de remord, reviennent la visiter et lui donner à manger: ils sont d'abord saisis par ce parfum et découvrent avec stupéfaction que ses plaies ont disparues.

Eglise de Cudot

Sur la gauche de l'église, la cellule de Sainte Alpais.

Elle demeure extrêmement maigre, avec le corps fané, mais son visage est redevenu frais, regard vif. Alpais cependant paralysée ; elle ne mange plus. Par la suite au cours de trois extases, elle recouvrera l'usage de son bras et de sa main droite. Durant les quarante années qu'elle vivra désormais, elle ne prit aucune nourriture, sauf la communion. Alpais a de fréquentes extases pendant lesquelles elle apparait comme en sommeil, presque morte. Mais quand elle se réveille, elle peut décrire ses visions. Les paysans des environs puis les moines viennent la visiter à Cudot. Une source jaillit, qui donne des guérisons ; elle existe encore près du village actuel. A une heure de marche se trouve un prieuré de Cisterciens, " les Echarlis ", et les moines qui fréquentent la recluse la font connaître dans leur ordre : des Abbés viennent par la suite en pèlerinage à Cudot et consultent Alpais. L'archevêque de Sens décide une enquête : il envoie des Dames qui surveilleront nuit et jour Alpais pendant un mois. Elles confirment la vérité du jeûne. Alors l'archevêque, ce Guillaume de Champagne, beau frère du roi Louis VII, vient lui-même faire visite à la pauvre jeune fille ; c'est alors qu'il décide de la construction d'une cellule à la place de la hutte, et de l'église attenante.

Les visions d'Alpais, une évangélisation

De nombreuses visions d'Alpais qui nous ont été rapportées, spécialement par le moine des Echarlis, et par Robert d'Auxerre. Elles constituent une évangélisation. Beaucoup de gens étaient attirés à Cudot par les merveilles qu'on disait de " la petite lépreuse de Dieu " (Jean Larcena). Ils répandaient ensuite le contenu de ces visions, exhortations et enseignements par oral, et quelques uns par écrit, grâce à quoi nous pouvons encore aujourd'hui les connaître. La Reine de France, mère de Philippe Auguste et bien d'autres grands s'étaient déplacés à Cudot pour entendre ces récits, demander des conseils. On imagine que la prédication d'Alpais se répandait dans le monde de son temps : fustigeant les vices de l'époque, notamment la cupidité et l'avarice, les défauts du clergé, corrigeant les moines… La petite malade percluse, couchée dans sa cellule au côté de l'Eglise d'un village perdu, était devenue une évangélisatrice dont les paroles portaient très loin, un héraut de Dieu. " Ces récits, simples comme des images d'Epinal, précis, colorés, frappaient l'esprit du populaire plus que des discours scolastiques " écrit Jean Larcena. Encore aujourd'hui on peut lire avec charme, et être stimulé dans l'espérance, par ses visions de l'enfer, du purgatoire et du paradis. Mais aussi, par les descriptions de l'union à Dieu, du don de l'Esprit Saint, des processions de saints et d'anges qui viennent nous chercher, elle nous convainc que la vie éternelle, ce n'est pas seulement pour après la mort : comme le dit Saint Jean, c'est maintenant, quand nous rencontrons Jésus. Alpais a montré et montre que dès maintenant l'on peut vivre avec Dieu. La sainte Patronne des Cosmonautes La lépreuse couchée de la cellule de Cudot a été adoptée par des cosmonautes comme sainte Patronne ? Pourquoi ? Parce-que dans ses extases parfois Alpais voyageait en divers lieux, parfois elle était élevée au dessus de la terre qu'elle voyait comme un boule, ou un œuf suspendu au milieu d'une mer d'azur, ou encore un globe au milieu d'une vallée de ténèbres. Les contemporains qui ont noté fidèlement ces aspects de ses visions y voyaient plus de fantaisie que nous, car ce n'était pas leur cosmologie. Mais ces visions du monde et de la terre réjouissent les cosmonautes d'aujourd'hui.

Pour en savoir plus :

Sainte Alpais de Cudot, La lépreuse de Dieu.

Jean Larcena, Editions Siloé, Nantes 2004