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Le Serment du Chevalier


Je n'envahirai une église d'aucune façon. En raison de sa sauveté je n'envahirai pas non plus les celliers qui sont dans l'enclos d'une église, sauf dans le cas où un malfaiteur aurait enfreint cette paix, ou en raison d'un homicide, ou de la prise d'un homme ou d'un cheval. Mais si pour ces motifs j'envahis lesdits celliers, je n'en emporterai rien si ce n'est le malfaiteur ou son équipement, à mon escient.

Je n'attaquerai pas le clerc ou le moine s'ils ne portent pas les armes du monde, ni celui qui marche avec eux sans lance ni bouclier; je ne prendrai pas leur cheval, sauf cas de flagrant délit qui m'autorise à le faire, ou à moins qu'ils n'aient refusé de réparer leur faute dans un délai de quinze jours après mon avertissement.
Je ne prendrai pas le boeuf, la vache, le porc, le mouton, l'agneau, la chèvre, l'âne, le fagot qu'il porte, la jument et son poulain non dressé.

Je ne saisirai pas le paysan ni la paysanne, les sergents ou les marchands; je ne leur prendrai pas leurs deniers; je ne les contraindrai pas à la rançon; je ne les ruinerai pas, en leur prenant leur avoir sous le prétexte de la guerre de leur seigneur, et je ne les fouetterai pas pour leur enlever leur subsistance.

Le mulet ou la mule, le cheval ou la jument et le poulain, qui sont au pâturage, je n'en dépouillerai personne depuis les calendes de mars jusqu'à la Toussaint, sauf si je les trouve en train de me faire dommage.
Je n'incendierai ni n'abattrai les maisons, à moins que je n'y trouve un chevalier, mon ennemi, ou un voleur; à moins aussi qu'elles ne soient jointes à un château qui soit bien un château.

Je ne couperai, ni n'arracherai, ni ne vendangerai les vignes d'autrui, sous prétexte de la guerre, si ce n'est sur la terre qui est et doit être mienne.

Je ne détruirai pas de moulin et je ne déroberai pas le blé qui s'y trouve, sauf quand je serai en chevauchée ou en expédition militaire publique, et si c'est sur ma propre terre.

Au voleur public et avéré, je ne procurerai ni soutien, ni protection, ni à lui ni à son entreprise de brigandage,à mon escient. Quant à l'homme qui sciemment, enfreindra cette paix, je cesserai de le protéger dès que je le saurai; et s'il a agi inconsciemment et qu'il soit venu recourir à ma protection, ou bien je ferai réparation pour lui, ou bien je l'obligerai à le faire dans le délai de quinze jours, après quoi je serai autorisé à lui demander raison ou je lui retirerai ma protection.

Je n'attaquerai pas le marchand ni le pèlerin, et je ne les dépouillerai pas, sauf s'ils commettent un méfait. Je ne tuerai pas le bétail des paysans, si ce n'est pour ma nourriture et celle de mon escorte.

Je ne capturerai pas le paysan et je ne lui enlèverai pas sa subsistance à l'instigation perfide de son seigneur.

Je n'attaquerai pas les femmes nobles, ni ceux qui circuleront avec elles, en l'absence de leur mari, à moins que je ne les trouve commettant quelque méfait contre moi de leur propre mouvement; j'observerai la même attitude envers les veuves et les moniales.

Je ne dépouillerai pas non plus ceux qui conduisent du vin sur des charrettes et je ne leur prendrai pas leurs boeufs.

Je n'arrêterai pas les chasseurs, leurs chevaux et leurs chiens sauf s'ils me nuisent, à moi-même ou à tous ceux qui ont pris le même engagement et l'observent à mon égard.

J’excepte les terres qui sont de mon alleu et de mon fief, ou bien qui m'appartiennent en franchise, ou bien qui sont sous ma protection, ou bien qui sont de mon ressort, j’en excepte encore les cas où je bâtirai ou assiégerai un château, les cas où je serai à l'armée du roi et de nos évêques, ou à la chevauchée. Mais même alors je n'exigerai que ce qui sera nécessaire à ma subsistance et je ne rapporterai chez moi rien d'autre que les fers de mes chevaux.

A l'armée, je ne violerai pas la sauveté des églises, à moins qu'elles ne m'interdisent l'achat et le transport des vivres.
Depuis le début du Carême jusqu'à Pâques, je n'attaquerai pas le chevalier qui ne porte pas les armes du monde et je ne lui enlèverai pas la subsistance qu'il aura avec lui.

Si un paysan fait tort à un autre paysan ou à un chevalier, j'attendrai quinze jours; après quoi, s'il n'a pas fait réparation, je me saisirai de lui, mais ne prendrai de son avoir que ce qui est légalement fixé .

 

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