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Questions sur Dieu

 

 

3 - Dieu est-il bon ?

     Personne ne peut douter sérieusement que Dieu s’il existe ne soit bon en lui-même. En effet, s’il n’a pas la perfection, il ne peut raisonnablement être Dieu.
    Mais le Dieu des chrétiens est-il vraiment bon dans la réalité ? Et s’il est bon, exerce-t-il sa bonté envers nous ?
   Il est tout à fait légitime de poser des questions à Dieu. Dans un livre célèbre de la Bible, dans l’Ancien Testament, un homme, Job, discute pied à pied avec trois amis sur la justice et la bonté de Dieu. Job convainc ses interlocuteurs que les malheurs qui lui arrivent à lui ne sont pas dus à ses fautes. Le livre se termine sur la confiance de Job en une sagesse et une bonté qui le dépassent et Dieu, après l’épreuve, reçoit un bonheur plus parfait qu’avant.,

   Même si l’on a beaucoup de questions et d’objections par rapport à la bonté de Dieu envers les hommes comme Job n’est-il pas juste pour y répondre loyalement d’examiner ses dires et ses actes ?
    Revenons au livre de la Genèse, et lisons dans le premier récit de la création ce que l’auteur inspiré dit de la création de l’homme :
    « Dieu créa l’homme à son image,
    à l’image de Dieu il le créa,
    homme et femme il les créa ». (Genèse, ch. 1, v. 27)

    Créer l’homme et la femme à l’image de Dieu, à sa propre image, ce n’est pas une mauvaise chose ! Dieu annonce ainsi dès le début de la Révélation son intention bienveillante. Et maintenant écoutons les premiers mots que Dieu dit à l’homme et à la femme qu’il a créés :
    « Dieu les bénit et leur dit : « Soyez capables d’avoir des enfants, multipliez-vous, emplissez la terre et régnez sur elle ». (Gen. 1, 28).
    Tout cela n’était-il pas bon ?

    Pourtant aujourd’hui nous pouvons constater que le mal est présent dans le monde. Et que le mal est présent en nous même. Selon les mots de saint Paul : « Je ne fais pas le bien que je veux, et commet le mal que je ne veux pas » (Epître aux Romains, 7, 19). Si Dieu m’a créé bon, comment donc ai-je difficulté à faire le bien, et comment se fait-il que je fasse le mal ?
    Dieu nous apprend, toujours par la Révélation, à travers le récit imagé de la tentation d’Adam et d’Eve (Genèse ch.2 et 3) que l’homme lors de la Création était bon ; il était dans un état d’innocence qu nous avons perdu ; mais l’homme et la femme des commencements, à la suggestion du « serpent » (image du démon tentateur) ont voulu « être par eux mêmes ». Ils ont abandonné la confiance en Dieu et en sa bonté. Ils ont voulu pour parvenir au bonheur décider eux mêmes ce qui était le bien et ce qui était le mal. C’est ce que signifie, dans le langage biblique ancien, « connaître le bien et le mal », décider , être propriétaire du bien et du mal.
    Comme si un avion, à supposer qu’il ait la personnalité, voulait décider sans référence à ses constructeurs comment il doit voler. Il y a d’ailleurs bien des conducteurs de voiture qui prétendent « connaître le bien et le mal » de leur voiture, et qui font un étrange emploi ou entretien du véhicule, avec des conséquences fâcheuses.
    Et effectivement cette entreprise du premier homme et de la première femme pour décider par eux mêmes du bien et du mal n’a pas été une réussite : le mal s’est installé en eux et entre eux. Et avec le mal, est associée la mort qui est véritablement la séparation d’avec Dieu, alors que nous étions promis à vivre toujours en sa compagnie.
    Mais « le constructeur de l’avion », ou plutôt de l’homme, Dieu, est bon.
    Il ne se console pas de voir celui qu’il a créé par amour se perdre dans le mal et ses conséquences, culpabilité, tristesse, envie, domination, et la mort non seulement physique mais spirituelle. C’est Dieu lui-même qui revient vers l’homme : Dieu le Fils, le Fils éternel se fait homme et naît de Marie à Bethléem. Jésus est le Fils de Dieu qui se fait homme comme nous afin de rétablir la confiance et l’amour de l’homme envers Dieu. Il nous recrée une seconde fois par le pardon et nous donne une nouvelle innocence.
    Jésus Christ, Dieu fait homme, vrai Dieu et vrai homme, nous révèle le Père : « Qui me voit, voit le Père ». Un Père qui aime et qui pardonne comme le montre la Parabole de l’enfant prodigue : le fils qui a rompu avec son père, réclamé sa part d’héritage, et qui revient quand il est ruiné mendier à la porte de la maison. Le Père l’accueille avec tendresse et organise une fête pour son retour. C’est ce que Jésus veut dire de Dieu le Père, qu’il nous invite à appeler avec lui « Notre Père ».
    Jésus va plus loin, beaucoup plus loin. Il nous montre en actes l’infinie bonté et respect de notre liberté de Dieu à notre égard : lorsque les adversaires de Jésus Christ veulent le mettre à mort, Jésus refuse d’employer sa toute puissance divine pour ne pas nous donner l’image d’un Dieu sévère et contraignant, puissant et dominant les libertés, non, Jésus préfère donner sa vie (« ma vie nul ne me la prend, mais c’est moi qui la donne ») pour montrer l’image du vrai Dieu : Ce que ce Dieu d’amour recherche c’est notre amour à nous, et non notre soumission.
    La bonté de Dieu, Jésus nous en donne le témoignage, comme le montre très bien le film de Mel Gibson, La Passion, sur la croix, au sommet de toutes ses souffrances, Jésus dit : « Père, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ».
    Et Saint Paul, le persécuteur de chrétiens converti, dit : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi. »

    Maintenant nous pouvons lire et comprendre ce qu’écrivait Isaïe, un Prophète de l’Ancien Testament :
    « Cieux, criez de joie, terre exulte,
    que les montagnes poussent des cris
    car le Seigneur a consolé son Peuple,
    il prend en pitié les affligés.
    Sion avait dit : « Le Seigneur m’a oubliée ».
    Une femme oublie-t-elle son petit enfant,
    Est-elle sans pitié pour le fruit de ses entrailles ?
    Même si les femmes oubliaient,
    Moi je ne t’oublierai pas.
    Vois, je t’ai gravée dans la paume de mes mains… »(Isaïe 49, v. 13 à 16).

    Ou encore ce qui est écrit au Livre de la Sagesse :
    « Car Dieu n’a pas fait la mort,
    il ne prend pas plaisir à la perte des vivants,
    il a tout créé pour l’être ». (Sagesse, 1, v. 13 & 14).
    « …oui Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité,
    il en a fait une image de sa propre nature ;
    c’est par l’envie du diable [ le Serpent dans le récit de Genèse 3]
    que la mort est entrée dans le monde ». (Sagesse 2, 23 & 24).

    Et pour terminer, revenons à l’Evangile ; quand Jésus meurt sur la croix, à côté de lui, deux malfaiteurs sont crucifiés :
« L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait… Mais l’autre, le reprenant, déclara : « Tu n’as même pas crainte de Dieu alors que tu subis la même peine ! Pour nous c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal ».
Et il disait : » Jésus souviens toi de moi quand tu viendras avec ton Royaume ».
Et Jésus lui dit : « En vérité je te le dis, aujourd’hui même tu seras avec moi dans le Paradis ».
     Ainsi nous voyons que le premier à entrer dans le Paradis est ce bandit qui s’est tourné avec confiance vers l’amour de Jésus, vers l’amour de Dieu.

     Un Dieu qui se laisse mettre à mort, un roi qui s’incline devant ses sujets ; qui donne sa vie pour eux ; un Dieu qui pardonne, voilà le Dieu bon.

    Si vous en trouvez un meilleur, prenez le !

Hervé Marie Catta


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